ZXCUSE-NOUS (court-métrage)
Onglets principaux
Onglets secondaires
Questions
(et quelques éléments de réponses)
Générique
- Comment s’appelle le procédé qui consiste à entendre un son (ou une voix) sans en voir la source ?
C’est un son off ou une voix off.
Ici, c'est une voix de jeune fille qui chantonne.
Séquence 1 : les vestiaires
Les garçons : ils sont trois comme dans la scène de la piscine dans le film Lucas (voir dans PROLONGEMENTS).
- Que cherchent-ils à faire ? Que pensez-vous de leur attitude ?
Ils viennent dans l'espace réservé aux filles, les vestiaires étant non-mixtes. Ils veulent "mater" la fille qui chantonne, par-dessus la porte, sans son autorisation. Ils ne la connaissent visiblement pas, c'est juste parce qu'il s'agit d'une fille et qu'ils espèrent la voir nue ou du moins déshabillée.
Cette irruption dans l'intimité de l'autre est une violence.
Ils sont immatures et voyeurs.
- Les trois garçons : première impression ? peut-on déjà les différencier ?
On en voit un qui insiste pour regarder, un autre qui ne semble pas d’accord, mais qui se laisse entraîner « laisse tomber… moi je porte pas… » et le 3° qui s’amuse à faire surprendre son copain. Le leader est le plus petit des trois.
Que penseriez-vous de filles qui tenteraient, de la même façon, d'apercevoir les garçons dans leur vestiaire? Justifier.
Séquence 2 : dans le bassin
- L’attitude des garçons, décrire et commenter.
Ils sautent juste à côté des filles à plusieurs reprises et les éclaboussent. Ils veulent se faire remarquer. Ils ne se préoccupent pas de déranger ou d'indisposer. Ils « font les gars », ils occupent l'espace sans solliciter l'avis et le consentement des deux filles.
- La réaction des filles ?
Elles n’apprécient pas, elles sont éclaboussées, dérangées. Elles les trouvent « lourds ».
- Premiers dialogues : commenter.
Une des filles leur demande d’aller jouer ailleurs.
Le garçon qui répond fait son malin devant les copains et provoque la fille avec une allusion sexuelle ; les autres garçons ricanent.
La fille : T’as que ça à faire que tremper ta bite à côté de moi ?
Elle est en colère, agressive, elle en a marre. Elle répond dans le même registre.
- Réaction des garçons ?
Elle a forcément un problème, un truc qui ne va pas, sinon elle ne réagirait pas comme ça.
- Pourquoi pensent-ils ça ?
Parce qu’elle réagit aussi avec vulgarité, avec agressivité, sur le même mode qu’eux. Sa réaction est violente. Chez eux, c’est une façon de s’affirmer devant les autres, mais ça n’est pas toléré chez une fille.
- Quelle serait, à votre avis, la réaction adéquate à leurs yeux ?
Qu’elle soit subjuguée ? Qu’elle cherche le dialogue, à les connaître ? Ou à leur parler plus gentiment et poliment ? Qu'elle soit gênée, que cela la fasse rire, rougir ou ne pas répondre ? Ou qu'elle parte ?
- La situation s’envenime : raconter (ci-dessous les dialogues)
Elle : J’ai pas envie de te parler !
Le « petit » crache, elle crache à son tour.
Elle: Casse toi abruti !
Lui : Tu me parles bien, toi OK?
Elle : Tu ferais bien de t’essuyer parce que t’as de la morve autour du nez
Expression : il/elle a encore la morve au nez = être un morveux, un blanc-bec
Lui : (vexé) : J’ai de la morve au nez, sérieux?
Son copain rigole.
L’autre : Fais pas ça dans l’eau c’est dégueulasse!
Lui : C’est bon, c’est javellisé, on s’en branle!
Elle : Ouais dans ton cerveau aussi y’a de l’eau de javel, crétin!
Lui : Moi mon cerveau il est javellisé?
Elle : Dégage!
Lui : C’est qui qu’ est javellisé là ? qui est javellisé putain de merde?
Elle : Dégage!
Intervention du maître nageur qui les menace de les mettre dehors. Ils sortent du bassin et vont s’asseoir plus loin. Le 3° copain essaie d’apaiser le premier qui ne change pas d’attitude.
La fille monte le ton, elle est agressive dans ses paroles et blessante. Elle ne recule pas et ne cherche pas non plus à apaiser la situation. Le garçon continue à « faire son gars » devant les copains, il ne recule pas non plus, il ne veut pas perdre la face. Sans l’intervention de l’adulte, la situation pourrait dégénérer.
- Imaginer ce qui pourrait se passer si l'adulte ne venait pas.
- De quelle façon l’un/e des protagonistes pourrait réussir à apaiser la situation ?
La médiation est souvent mal perçue : personne ne souhaite paraitre se dégonfler, ou se laisser marcher dessus, ni être considéré comme lâche ; comme si, à partir du moment où il y a une situation de conflit, il n'y avait pas d'autre solution que d'aller jusqu'au bout.
Ici la fille ne se laisse pas faire et sa réaction violente alimente la violence des garçons.
Séquence 3 : devant la piscine
- Raconter et distinguer l’attitude de chacun des garçons.
Ils attendent la fille.
Celui qui s’est senti insulté veut « lui donner une leçon ». On imagine un acte physique assez brutal, d’après la réaction de l’un des garçons.
Il y a le plus petit des trois, celui qui fait son « coq », celui qui rigole, mais ne calme jamais le jeu, et le 3° qui est plus hésitant, mais se laisse entraîner. Il semble à première vue plus raisonnable, mais ne prend pas l’ascendant sur les autres. Dans cette scène, par exemple, il ne force pas son copain à jeter ce qu’il tient à la main, il dit qu’il va partir, mais reste.
- Que pensez-vous du caractère de chacun des garçons ?
- Que pensez-vous de l’attitude de celui qui veut aller jusqu’au bout ? (il s’est senti humilié et veut se venger)
- Pourquoi s’excuser ?
Ils s’excusent parce qu’ils réalisent que la fille est handicapée.
Ce n’est pas leur attitude en elle-même qu’ils remettent en question, ils semblent considérer que la jeune fille handicapée est en quelque sorte infériorisée par son handicap (ce qu’elle signifie en leur disant que si c’est à cause de la chaise qu’ils lui font des excuses, elle n’en veut pas).
La jeune fille veut être considérée comme une personne, elle refuse d'être réduite à son handicap.
Séquence 4 : la piscine
- Pourquoi le garçon est-il revenu ?
Durant le film, il y a eu plusieurs échanges de regards entre ce garçon et la jeune fille ; ils se plaisent et on peut imaginer qu’une histoire va commencer entre eux.
Proposer aux élèves de s’exprimer sur cette suite.
Compléments
Distinguer la drague du harcèlement
Trois critères caractérisent principalement le harcèlement. D'abord, la teneur des propos: interpeller une femme, même une seule fois, avec des propos sexistes, humiliants, insultants, menaçants ou à caractère sexuel constitue déjà une forme de harcèlement. Ensuite, aborder une femme sans tenir compte de ses réactions: si elle refuse le dialogue, qu'elle n'y consent pas, insister relève du harcèlement. Enfin, suivre une personne ou lui imposer sa présence, voire un rapprochement en l'absence de sa réponse ou face à son refus, c'est encore du harcèlement. La personne ne souhaite pas échanger, point final. Cette insistance est naturellement ressentie comme menaçante.
Un critère, un seul, caractérise la drague: le consentement. Les deux personnes échangent mutuellement de façon volontaire. La drague est un jeu de séduction, qui n'en est plus un dès lors qu'une des deux personnes ne souhaite pas/plus jouer.
Un tableau :