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SPORTS

Corps, Discriminations, Egalité professionnelle, Lgbtqi+, Masculinités, Sport
École, Collège, Lycée

1. Introduction

" Le sport est une invention masculine, créée pour développer la sociabilité masculine. Il a été pensé par des hommes, pour des hommes et l'arrivée des femmes n'a pas suffi à en modifier les fondements. Parce que, pour commencer, le sport est un spectacle or les femmes doivent rester discrètes, voire cachées, dans leur univers, elles n'ont pas à investir  l'espace public. Par ailleurs le sport est étroitement associé à la compétition,  celle-ci est l'apanage de  la virilité. Aujourd'hui encore les femmes font du sport mais participent beaucoup moins souvent à des compétitions. 

Mais surtout le sport participe à la construction du modèle de masculinité hégémonique. Celle qui représente l'idéal vers lequel les hommes doivent tendre. Elle varie selon les époques et les lieux mais chaque société construit sa propre norme et tous doivent s'y soumettre. 

Toujours la violence est associée au masculin et le sport est une forme de violence. Envers les autres, mais aussi envers soi-même puisqu'il s'agit de se dépasser, de résister à la douleur. Le sport permet la reconnaissance de l'excellence masculine par la démonstration de sa force, son abnégation, son courage. Toutes qualités qui permettent d'évaluer la virilité. L'exploit sportif est également associée l'exploit sexuel. Il est sous entendu que le sportif bénéficie d'une grande puissance sexuelle, d'où la distribution massive de préservatifs lors des grands évènements sportifs.

La maitrise technologique, le sens de la stratégie font également partie de la sémantique sportive et renvoie au masculin. Et l'analyse du vocabulaire employé par les commentateurs sportifs montre à quel point ces caractéristiques : souffrance, dépassement de soi, stratégie sont soulignés pour les sportifs, mais pas pour les sportives. 

De plus le sport ne se joue pas que sur le terrain, il est aussi constitué de tout un environnement qui encourage l'entre-soi masculin et valorise les caractéristiques de cette masculinté hégémonique : vestiaires, 3eme mi-temps, chansons paillardes, référence aux femmes comme à des trophées. 

Or, si ce modèle exclut, de fait, les femmes, il exclut également tous les hommes qui s'éloignent de cette norme. Les terrains de sports restent encore des lieux où les insultes de tarlouzes ou PD sont fréquents.  Il y a donc bien des victimes masculines de cette hégémonie. Les homosexuels en premier lieu, mais aussi tous ceux qui ne sont pas forts, rapides, habiles avec un ballon, qui préfèrent des activités différentes, plus calmes ou contemplatives. Dès la maternelle et le début de la socialisation les petits garçons sont sommés de se mesurer à ces normes. Ceux qui n'y arrivent pas, où qui n'aiment pas ces jeux, ou qui aiment le rose et le disent, ou qui préfèrent jouer avec les filles sont exclus ou moqués. Ce sont de grandes souffrances qui sont ainsi engendrées, souffrances qui peuvent perdurer la vie entière." 
http://blog.plafonddeverre.fr/post/la-masculinite-hegemonique

Lire aussi 

Dans le sport de compétition, les ressorts de la domination masculine


2. Les hommes sont-ils plus forts que les femmes ?

Cette question a-t-elle un réel intérêt ?  Et si oui, pourquoi ? Pourquoi a-t-on tant besoin de le dire, de le croire ? Parce que ça permettrait de légitimer un rapport de domination du fort (l'homme) sur le faible (la femme) ? Parce que si l'homme n'a plus cette "supériorité" sur la femme il se sent... démuni ? diminué ? infériorisé ?


On sait par ailleurs que dans certains milieux, certaines situations la démonstration de la force est synonyme de violence. Donc la force en elle-même n'est pas forcément une valeur à défendre.

Et puis de quelle force parle -t-on ? On dit par exemple fort en maths, fort aux échecs, fort en langues,etc. Si l'on parle de force physique, alors il faut préciser si la force s'exerce dans la capacité à porter, soulever des poids par exemple, dans la rapidité (courir vite, nager vite) l'endurance ? Et si on veut comparer encore faut-il que les conditions soient les mêmes c'est à dire un entrainement égal depuis aussi lontemps. Car des nombreuses disciplines sportives ont été ouvertes aux femmes bien plus tard qu'aux hommes et le manque de pratique influe sur les résultats comme le temps dévolu à l'entraînement. On sait que le sport féminin est moins professionnalisé que le sport masculin et que la majorité des sportives de haut niveau doivent travailler en plus de leurs activités sportives (les joueuses de rugby de l'équipe nationale sont par exemple devenues semi-professionnelles seulement en 2019 à raison de 1600 euros par mois...).
De plus  tous les hommes ne sont  pas plus forts que toutes les femmes! Autour de nous les exemples sont nombreux. Et les performances des sportives sont bien meilleures que les performances de la majorité des hommes.

Ce qu'il convient d'encourager c'est l'assiduité, la persévérance et le talent de ces femmes et de ces hommes qui consacrent une grande partie de leur temps à leur pratique sportive et aussi d'encourager les pratiques sportives pour toutes et tous, sans spécificité de "sport de fille" ou de "sport de garçon", tous les sports pouvant se pratiquer par l'un ou l'autre sexe.


3. Différences anatomiques 

" Les différences anatomique ne sont pas aussi universelles qu'on voudrait le croire. Chez les animaux invertébrés, la femelle est généralement plus grande que le mâle, et chez certains mammifères, comme le gibbon, la baleine bleue, le lapin ou la chat, la taille est indépendante du genre. En outre, les premiers ossements humains datant du paléolithique ne présentent pas de différence significative de taille ou de diamètre entre les sexes. En réalité, il est très probable que l'écart sexué de stature soit apparu ultérieurement, comme résultant d'une inégalité non pas génomique mais nutritionnelle. Comme l'a montré l'anthropologue française Pricille Touraine dans un esai remarqué " Hommes grands, femmes petites : une évolution coûteuse", dans la plupart des civilisations, pendant des millénaires, les protéines étaient réservées aux garçons et aux hommes, tandis que les soeurs et les épouses devaient se contenter de bouillies et de restes, pauvres en nutriments. Cette maltrunition différentielle explique que femmes et fillettes aient toujours été les premières victimes des famines, d'autant que la menstruation et la grossesse ont un coût énergétique important. La plus faible constitution des femmes est donc en partie la conséquence et non pas la cause, de leur infériorisation sociale. Ce qui signifie que la supériorité phsique mâle n'est ni totalement ni naturelle, ni intangible, nin indépassable."

Olivia Gazale, Le Mythe de la virilité. Un piège pour les deux sexes, Robert Laffont, 2017

Parmi les différences physiologiques qui pourraient jouer sur les performances (on parle ici de sportives/sportifs de haut niveau)

la VOmax : volume maximal d'oxygène consommé pendant l'effort

la FC max : nombre maximum de battements que le coeur peut réaliser en l'espace d'une minute

la masse musculaire : 35% de la masse totale d'un homme, 28% de celle d'une femme

Source : https://www.lequipe.fr/Ilosport/Archives/Actualites/Hommes-vs-femmes-quelles-differences-de-performance/743515

On parle ici de moyennes et de généralités, car dans l'article cité ci-dessus il est aussi écrit : " Sachant que l’activité musculaire est à l’origine des dépenses d’énergie durant un effort, la femme a ainsi une moins grande capacité à produire de l’énergie et donc moins de force et d’endurance. " Or, plusieurs femmes ont battu des hommes dans des épreuves d'endurance! Et cette fois on explique justement que c'est grâce à un avantage physiologique ! Ex: "L’organisme des dames utiliserait de façon plus efficace le gras comme source d’énergie que celui des hommes !  Un point important pour les efforts d’ultra endurance, étant donné que plus l’effort est long, plus le corps humain puise son énergie dans les lipides et non dans les glucides" ou "une prédisposition physiologique qui leur permet de mieux métaboliser les graisses, c'est-à-dire de mieux rentabiliser l'utilisation de l'oxygène, qui leur permet d'être plus efficaces plus longtemps ") autre façon de dire qu'elles sont avantagées et que c'est pour ça qu'elles gagnent. Alors que quand les hommes gagnent c'est tout simplement qu'ils sont meilleurs.


4. Des femmes qui gagnent (et battent des hommes)...

Outre Zhang Shan, (voir plus bas, sports mixtes) : 

Devant 263 concurrents, dont 224 hommes, Fiona Kolbinger remporte une course cycliste de 4 000 km sans assistance (2019)
https://www.lemonde.fr/sport/article/2019/08/06/devant-266-concurrents-dont-255-hommes-fiona-kolbinger-remporte-une-course-cycliste-de-4-000-km-sans-assistance_5497013_3242.html

Ana Carrasco, championne du monde de moto 
https://www.lequipe.fr/Moto/Actualites/Supersport-300-ana-carrasco-premiere-femme-championne-du-monde/945148

Alicia Saint Laurent, gagne l'ultra trail le plus difficile du monde (2016) et encore en 2019  
https://www.widermag.com/news-une-femme-termine-premiere-scratch-100-km

Jasmin Paris, première femme à remporter la Montane Spine Race, considérée comme l'un des ultra-marathons les plus difficiles au monde (429kms); elle bat de 12h le record détenu par un homme. 
https://fr.euronews.com/2019/01/18/jasmin-paris-une-athlete-d-exception


5. Sportifs/sportives exceptionnel.le.s et méconnu.e.s 

Oui, en dehors des footballeurs (et des sommes astronomiques générées par leur sport)  il existe d'autres sportives/sportifs  et il est bien dommage qu'on en parle si peu car la persévérance, la passion, l'endurance, le courage, ... qu'elles/ils manifestent sont exceptionnels :  

Sarah Thomas, elle a traversé La Manche à la nage 4 fois de suite! 
https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_un-record-du-monde-a-la-nage-realise-par-une-femme-passe-inapercu-july-robert?id=10327934&utm_source=rtbfinfo&utm_campaign=social_share&utm_medium=fb_share

Nims Dai, le Népalais de 36 ans a réussi l'exploit de gravir 14 sommets de plus de 8 000 m en moins de sept mois dans le cadre d'une expédition appelée "Project Possible". 
https://www.lequipe.fr/Adrenaline/Alpinisme/Actualites/Nims-dai-on-est-proche-des-limites-de-l-humain/1084620

Marie Bochet, championne du monde handisport de ski et championne paralympique de ski (dont 4 médaille d'or à Pyeongchang!).
https://www.bochet-marie.com/

Alex Honnold, grimpeur à mains nues, il a réussi l'ascension sans assurance aucune la fameuse paroi El Capitan, dans le parc de Yosemite (USA).
https://www.franceculture.fr/histoire/grimpe-ou-meurs-les-914-metres-en-solo-integral-dalex-honnold

Peterson Ceus, se bat pour que la gymnastique rythmique masculine soit reconnue au niveau national et international
https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/11/12/le-genre-ne-doit-plus-etre-un-obstacle-a-quoi-que-ce-soit-la-lecon-de-gym-et-d-egalite-de-peterson-ceus_6101874_4500055.html

Des catcheuseshttp://www.slate.fr/story/190803/sport-histoire-catch-feminin-etats-unis-japon-wwe-divas-aja-perera-feminisme-visibilite-inclusivite

Béatrice Vio, escrimeuse amputée des 4 membres, championne du monde, championne paralympique d'escrime.
https://madame.lefigaro.fr/celebrites/actu-people/beatrice-vio-l-escrimeuse-italienne-amputee-des-quatre-membres-qui-a-envoute-le-tapis-rouge-de-cannes-20240518



 

N'hésitez pas à en en chercher d'autres.


6. Les performances des femmes et des hommes

On ne peut nier que les records détenus par les hommes sportifs de haut niveau sont supérieurs à ceux détenus par les femmes sportives de haut niveau, on situe en moyenne à 10% de moins les records féminins.

Depuis trente ans, l’écart de performance entre les sportives et les sportifs s’est stabilisé à 10% en moyenne :

  • 10% dans les épreuves de courses,
  • 7% dans celles de sauts,
  • 8% en natation,
  • 7% en patinage de vitesse et 8% en cyclisme (Thibault Valérie, « Women and Men in sport performance : the gender gap has not evolved since 1983», Journal of Sports Science and Medicine, vol. n°9, 2010)

Source
https://egaligone.org/2018/04/23/quelques-chiffres-pour-apprehender-les-inegalites-dans-le-sport/

Pour comparer les records
https://www.lequipe.fr/Athletisme/Actualites/Les-records-en-plein-air/289719

Mais il ne faut pas oublier que les conditions d'entrainement, la date depuis laquelle certains sports sont autorisés aux femmes jouent un rôle dans les records.


7. Une sportive doit-elle être belle pour être médiatisée et/ou sponsorisée ?
(notons que la question se pose de façon moins radicale pour les sportifs dont l'excellence est d'abord le critère retenu).

Ainsi lors de la dernière coupe du monde de football, on a pu remarquer la nombre élevé de joueuses aux cheveux longs et queues de cheval (alors que les cheveux courts semblent plus pratiques), ongles vernis et maquillées  Il semble que les fédérations demandent aux footballeuses d'afficher leur "féminité" comme pour témoigner d'une hétérosexualité normative (réelle ou non) et une différenciation bien marquée avec les footballeurs. Ainsi la musculature des joueuses n'est-elle pas mise en avant au contraire de celle de hommes. Il est par ailleurs amusant de remarquer que la joueuse la plus charismatique de cette coupe du monde est Megan Rapinoe, joueuse aux cheveux courts, homosexuelle et féministe.

C'est aussi le cas au tennis où une joueuse comme Marion Bartoli alors qu'elle était 11° mondiale ne trouvait aucun sponsor là où des joueuses beaucoup moins bien classées mais considérées comme plus jolies ou plus sexy touchaient des sommes conséquences pour accoler leur nom à une marque . Idem au surf ou la plastique des surfeuses est déterminante pour décrocher un contrat.
http://www.slate.fr/story/179154/sport-femmes-sponsors-sportives-beaute-physique-performances-football-tennis-surf)
et
https://www.lequipe.fr/Adrenaline/Surf/Actualites/Tessa-thyssen-c-est-trop-facile-de-s-afficher-en-bikini/890471

"Selon  Isabelle Lefèvre, professeure en Staps, la jupe est un marqueur qui permet, lorsque les sportives arborent les apparats associés habituellement à la virilité (muscles, performance physique, agressivité) de juxtaposer des critères permettant d’assigner aux femmes des normes de «la féminité» traditionnelle. Pour Elsa Dorlin , professeure de philosophie politique et sociale, la gouvernance internationale du sport préfère les sportives qui n’ont pas l’air de l’être, la performance de genre pouvant rapporter plus que la performance sportive. Par ailleurs, la promotion d’une image hétérosexuelle du spectacle sportif des femmes a pour fonction d’invisibiliser les lesbiennes qui sont perçues comme «déviantes», selon une vision hétérocentrée et hétérosexiste de la culture sportive."
http://www.slate.fr/story/153570/sportives-de-haut-niveau-sortir-injonction-sexy

« Même si j’étais toujours celle qui gagnait, les garçons et les filles qui ressemblaient à des modèles étaient mieux payés que moi », a constaté, dès l’adolescence, la Californienne Bianca Valenti, considérée comme l’une des meilleures surfeuses de grosses vagues et figure de la lutte pour les droits des femmes dans ce sport..." (SOURCE)

Durant les JO de PAris 2024, la rugbuwoman américaine Ihona Maher, médaillée de bronze, a relaté comment elle avait été harcelée sur les réseaux sociaux car jugée trop "grosse" : 

«Tous les corps sont importants, tous les corps sont méritants. De la plus petite gymnaste à la plus grande joueuse de volley, des joueurs de rugby aux sprinteurs, tous les types de corps sont beaux et peuvent faire des choses fantastiques. Vraiment, identifiez-vous à ces athlètes et dites-vous que vous pouvez le faire aussi. » (source)

Mêmes attaques grossophobes pour la judoka française Romane Dicko qui témoigne de son ras-le-bol dans une vidéo .

Aux journalistes sportives aussi on demande que le physique soit être agréable : blanche, mince, jolie, jeune, cheveux longs etc. pour pouvoir passer à l'antenne, là où la diversité des âges et des physiques masculins ne leur portent pas préjudice.

Notons que Jean-Paul Loth, commentateur de référence du tennis, prend sa retraite médiatique à 85 ans!


8. Pourquoi les hommes sont-ils plus sportifs que les femmes ? 

Yves Raibaud, géographe, université Bordeaux-Montaigne, Passages CNRS https://www.liberation.fr/debats/2018/02/15/pourquoi-les-hommes-sont-ils-plus-sportifs-que-les-femmes_1629990)

- 70 % des  budgets et équipements sont réservés aux garçons

- les femmes ont autant le goût du sport que les garçons mais la pratique sportive est sujette à des stéréotypes de genre puissants qui empêchent les filles d'accéder à tous les sports (non mixité de certaines pratiques qui valident à postériori la supériorité physique des garçons)

 - à l'âge adulte, il reste peu de temps aux femmes, en plus  du temps consacré au travail et du temps consacré aux enfants et à la maison, pour pratiquer des sports autres que ceux qui proposent des horaires aménagés (yoga, gym, danse, salle de sport par exemple) des sports qu'elles paient et ne sont pas pris en charge par la collectivité qui finance les sports masculins.

- le sentiment d'insécurité dans certains quartiers empêche les filles/femmes de se rendre dans les gymnases/stades.


9. Epreuves mixtes ?

Aux JO de Rio, seule une discipline sur 28 était réellement mixte : l'équitation (c'est à dire que les femmes comme les hommes concourent dans les mêmes épreuves, à différencier des équipes mixtes comme en tennis ou en curling)

En 1992, Zhang Shan, une Chinoise de 24 ans, fait sensation en remportant la médaille d'or à l'épreuve mixte du tir aux pigeons (skeet). Elle devient alors la première femme à s'imposer dans une compétition olympique mixte. Aux Jeux d'Atlanta de 1996, le programme de tir perd sa mixité… et la performance de Zhang Shan devient définitivement unique
https://histoireparlesfemmes.com/2012/11/24/zhang-shan-tireuse-delite/

Dans certains tournois de tennis, des équipes de doubles sont composés d'un homme et d'une femme.

En 2024, aux JO de Paris il y aura 22 épreuves mixtes (18 à Tokyo).


10. Sport interdit aux hommes : et pourtant ...

Les épreuves de gymnastique rythmique sont uniquement réservées aux filles. Et pourtant, comme en natation synchronisée, des garçons se battent depuis quelques années pour pouvoir la pratiquer en tant que sport de loisir d'abord et en compétition. C'est le cas de Peterson Ceus, un jeune francilien :

Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=xVBFjJvipz4

et : https://ablock.fr/peterson-ceus-la-gym-rhythmique-masculine-renvoie-une-image-feminine-de-lhomme-et-ce-nest-pas-bien-vu/

et : En Suède, les pionniers de la natation synchronisée masculine

Quentin Rakotomalala, est le premier médaillé européen de natation artistique masculine, discipline qui aurait pu être présente pour la première fois aux JO de Paris 2024 mais qui finalement ne le sera pas faute de candidats "au niveau" :

JO 2024 : la natation artistique est ouverte aux hommes… mais se déroule sans eux à Paris

Une vidéo sur un adepte de la natation synchronisée https://www.facebook.com/share/v/nexur99JtQBB6Rki/


11. Hyperandrogénie

(voir plus bas les échos des JO 2024)

L'exemple de Caster Semenya, athlète de haut niveau, dont le taux de testostérone est supérieur à la norme et que les instances sportives veulent obliger à prendre un traitement hormonal (potentiellement dangereux pour sa santé) pour le faire baisser. Ce qu'elle refuse.

Derrière cette pression, mysoginie, racisme et stéréotypes sexués. Caster Semenya ne serait pas une "vraie" femme et les tests pratiqués semblent reprendre sous un autre nom les plus anciens tests de féminité qu'on faisait passer à des atlètes jugées "non conformes".

Notons que les atlètes hommes n'ont pas tous le même taux de testostérone ; pourtant il n'existe pas de catégories  sportives par taux comme on en  trouve par poids au judo ou en boxe par exemple. Qu'une fois encore on attribue le succès d'une athlète à un facteur biologique (comme si celà suffisait!) voire à de prétendues études scientifiques qui n'existent pas (voir les articles cités plus bas). 

Les institutions sportives telles que le Comité International Olympique (CIO) et l’IAAF ont toujours prétendu que leurs règlements étaient basés sur la science. Mais cela a toujours été le contraire : la science a été créée pour justifier le règlement existant

Aux Jeux olympiques de Tokyo 2020, deux athlètes namibiennes, Christine Mboma et Beatrice Masilingi, se sont vu refuser de participer à la course du 400 mètres pour cause de taux de testostérone trop élevé.

De même, l'athlète transgenre CeCe Telfer a été exclue des sélections américaines en 2021 faute d'avoir pu répondre aux normes de World Athletics concernant son niveau de testostérone (https://www.lequipe.fr/Athletisme/Actualites/L-athlete-transgenre-cece-telfer-exclue-des-selections-americaines/1265823)

En 2024, à l'occasion des JO de Paris, la biologiste Joëlle Wiels, directrice de recherche au CNRS explique clairement ce qu'est l'hyperandrogénie d'un point de vue biologique (source) et précise qu'elle touche 5 à 10% des femmes, certainement pas toutes athlètes de haut niveau. Par ailleurs, des sportifs hypoanrogènes sont pourtant capables d'exploits : 

"... on constate aussi que dans 8 disciplines sur 14, de nombreux champions ont un taux de testostérone inférieur à la limite « normale » pour les hommes (10 nmol/l). C’est notamment le cas pour les champions de la discipline Force athlétique (une sorte d’haltérophilie avec des mouvements réduits et des charges plus lourdes). Un homme hypoandrogène est donc capable de soulever de terre des poids de 400kg."

SELECTION D'ARTICLES

1. Les femmes trans ont-elles un avantage dans les compétitions sportives? (2022)

 Extraits

"... Quant à l'effet de la testostérone, les informations restent limitées: «De nombreuses données montrent que la testostérone à un niveau élevé améliorerait les performances, qu'elle pourrait avoir un impact plus durable sur le squelette et sur le système vasculaire scientifique. Mais beaucoup de ces différences apparaissent seulement lorsque la testostérone reste à un niveau élevé pendant une longue période», précise Alireza Hamidian Jahromi.

Or, même chez un homme cisgenre, les taux normaux de testostérone peuvent fortement varier: entre 3,4 et 34,7 nmol/l entre 13 et 20 ans, et entre 8,7 et 34,7 nmol/l entre 20 et 60 ans! «Si vous subissez des changements au cours de votre puberté, une grande partie de ces changements peut être génétique et vous ne pouvez pas attribuer tous les changements à la testostérone. Il n'y a pas une seule étude où les données scientifiques correspondent à tous les individus et où la différence est purement basée sur le niveau de testostérone», ajoute le spécialiste.

Une grande partie des différences sont donc individuelles, plutôt que liées au genre. C'est d'ailleurs ce qu'on voit chez beaucoup de champions, dans différents sports, qui peuvent avoir des particularités physiques ou physiologiques: Usain Bolt et ses foulées particulièrement grandes, Michael Phelps et son grand torse… Certains champions de courses d'endurance ont même plus de mitochondrie –la partie de la cellule qui produit de l'énergie– que la moyenne!..."

2. https://www.sciencesetavenir.fr/sante/sexualite/katrina-karkazis-et-pierre-jean-vazel-reguler-les-athletes-sur-leur-taux-de-testosterone-ne-releve-d-aucune-preuve-scientifique_134862

Extraits

"Les institutions sportives telles que le Comité International Olympique (CIO) et l’IAAF ont toujours prétendu que leurs règlements étaient basés sur la science. Mais cela a toujours été le contraire : la science a été créée pour justifier le règlement existant...Dans le règlement instauré en 2011, le taux de testostérone n’était qu’un autre alibi scientifique, issu des contrôles antidopage obligatoires utilisé comme un test de féminité déguisé...
... Même avant l’isolation de cette hormone en 1935, les chercheurs savaient que les hommes et les femmes avaient de la Testostérone et que ses actions n’étaient pas limitées à ce que l’on associe à la masculinité. Ils ont aussi appris qu’elle était importante pour le développement osseux, la fonction cardiaque, le métabolisme du foie – fonctions qui n’ont aucune différence sexuelle. Pourtant, l’idée que la T est" l’hormone sexuelle mâle " persiste et cette identité lui donne un pouvoir qui se décline en deux axes : premièrement, trop de T semble être un problème chez les femmes ; deuxièmement, elle semble piloter tout ce qui concerne la masculinité, dont la performance sportive est un exemple. Le règlement fait une connexion entre sexe, T et performance et se cache derrière les idées obscures d’un " vrai sexe ", d’une " hormone mâle" et de T comme le vecteur des facultés athlétiques, mais rien de tout cela n’est vrai....

  

3. https://information.tv5monde.com/terriennes/caster-semenya-le-proces-de-l-hyperandrogenie-dans-le-sport-286122

 Extraits

- En quoi le cas de Caster Semenya est-il emblématique ?
Caster Semenya est une athlète hyperandrogène, elle produit plus de testostérone sur la base d'une moyenne qui a été déjà arbitrairement arrêtée. Pourquoi on lui demanderait de réguler cet avantage physique dans la mesure où elle n'a pas triché et que c'est un avantage au même titre qu'une grande taille pour le saut en hauteur ou au basket. Il n'est même pas prouvé scientifiquement que ce taux de testostérone élevé lui permette d'accroitre ses performances sur certaines disciplines. Il faudrait réguler les autres avantages physiques potentiels. J'ai envie d'être volontairement provocatrice et d'inviter toutes les athlètes quelle que soit leur discipline, celles qui arrivent 4ème au bas du podium à saisir le tribunal arbitral, en disant "ce n'est pas juste, ma concurrente a sûrement des avantages physiques significatifs puisque je finis toujours 4ème!" C'est une décision qui n'a ni queue ni tête et qui ouvre le champ des possibles à n'importe quelle plainte. C'est un règlement sexiste qu'entérine le tribunal du sport, car du coup, ça ne s'adresse qu'aux femmes ! Le sexisme peut très vite dévier vers le racisme. Les athlètes dits "caucasiens" pourraient tout aussi bien demander réparation face aux soi-disant avantages de leurs concurrents afro-américains ou jamaïcains par exemple au titre que ce sont eux qui décrochent toutes les médailles !...

- En quoi consiste ce traitement médicamenteux que veut imposer la FIA ?
Pour moi il s'agit d'une violation du droit humain, car on demande à ces athlètes qui sont nées femmes de prendre des médicaments pour modifier leur taux de testostérone, c'est totalement fou. Les experts médicaux ont toujours dit que la prise médicamenteuse surtout sur des athlètes qui ont un corps totalement sain, pas du tout malade, pouvait engendrer de très forts dérèglements hormonaux, des vertiges, des nausées, un déficit en cortisone. C'est très grave !

- Qu'est-ce-que cela dit sur l'hyperandrogénie dans le sport ?
C'est une mesure sexiste et même intersexophobe. A l'heure où des personnes intersexe portent plainte pour mutilations, discriminations, pour les vies brisées de ces individus qui sortent des critères normatifs qu'on impose, qui sortent de cette norme binaire, c'est un retour en arrière. Et je n'ai pas peur de le dire, on veut mutiler ces athlètes aux yeux et au vu de tout le monde.

4. https://www.huffingtonpost.fr/entry/pourquoi-hyperandrogenie-pas-maladie-probleme-spor_fr_5d414a98e4b0db8affb08748

Extrait

... Pierre-Jean Vazel, entraîneur d’athlétisme et spécialiste du sujet, qui explique auprès du Monde que “baisser ce taux pour pouvoir participer à des compétitions ne s’impose pas d’un point de vue médical – elles ne sont pas malades – et plus encore, cela les met en danger, car une vingtaine d’effets indésirables sont recensés et cela provoque de manière anticipée une sorte de ménopause.”

Pour lui, le problème va bien au-delà d’un simple dosage hormonal. Il s’agirait plutôt “d’imposer un contrôle sur le corps des femmes (...) Dès que les femmes ont voulu faire du sport, on a contrôlé les épreuves qu’elles étaient autorisées à pratiqué, on a scruté leur corps, on a contrôlé leurs organes génitaux”, souligne-t-il...

5. Trouble dans le sport 
https://mailchi.mp/revueladeferlante/tests-de-feminite-aux-jo-5931220?e=2703190f0f

« Plus vite, plus haut, plus fort » : la devise des Jeux olympiques traduit bien le dépassement de soi attendu dans le sport de haut niveau. Mais pour les femmes, notamment racisées, ces valeurs se heurtent aux normes de genre : aux Jeux olympiques de Tokyo, deux athlètes namibiennes, Christine Mboma et Beatrice Masilingi, se sont vu refuser de participer à la course du 400 mètres pour cause de taux de testostérone trop élevé. La Déferlante revient sur l’injonction paradoxale posée par les « tests de féminité », dont les femmes de pays non occidentaux font régulièrement les frais.
 

JO de Paris 2024

A nouveau, le corps des femmes est scruté, jugé, critiqué...

La boxeuse algérienne Imane Khelif est accusée (particulièrement par l'extrême-droite) de ne "ne pas être une femme" c'est à dire, d'être un homme ou une trans ou une personne  intersexe, bref de ne pas concourir dans la bonne catégorie. Les femmes puissantes font peur.

Comme le souligne la chercheuse Anaïs Bohuon dans cet entretien passionnant :

"Toutes ces femmes à qui l’on impose ces contrôles de sexe sont des femmes issues du continent africain et du continent asiatique. C’est toujours sur elles que s’abat le soupçon car les critères normatifs de la féminité ont été définis à partir d’un idéal occidental qui a toujours régi l’intégration des femmes au monde du sport.

Des femmes noires occidentales, comme les françaises Marie-José Pérec, Eunice Barber ou les sœurs Williams, se sont vues qualifiées de tigresse, de gazelle, se sont vues accusées de dopage et ont subi des tombereaux de racisme. Mais elles n’ont jamais vu explicitement remise en cause leur appartenance au sexe féminin, avec demande de contrôle de sexe. Jamais on ne leur a imposé un caryotype en leur disant qu’elles étaient des hommes déguisés. Depuis que les tests ne sont plus obligatoires, les seules à qui l’on a imposé ces tests sont des athlètes non occidentales, du continent africain ou du continent asiatique."

Concernant les fameux tests de féminité qui sont utilisés pour "prouver" que la sportive est une "vraie femme", ils consistent essentiellement à mesurer le taux de testostérone :

" Cette hormone mâle par excellence, souvent associée à la virilité et à la puissance sexuelle, est en réalité également produite par les femmes, via leurs cellules ovariennes et les glandes surrénales...

Néanmoins, comme pour toutes mesures biologiques (taille, poids, taux de globules rouges…), certains individus sortent des « normes ». Une étude publiée en 2014 portant sur 693 athlètes élites avait ainsi trouvé un taux de testostérone supérieur à 2,7 nmol par litre chez 13,7 % des athlètes féminines. Certaines dépassaient même les taux mesurés chez leurs comparses masculins.

« Cela montre que la récente décision du CIO et de l’IAAF [la Fédération internationale d’athlétisme – ndlr] de limiter la participation aux épreuves d’élite aux femmes ayant un taux de testostérone “normal” n’est pas viable », concluaient les auteurs. Outre les variations physiologiques interindividuelles, on sait également que certaines conditions, comme le syndrome ovarien polykystique ou l’hyperplasie congénitale des surrénales, entraînent des taux élevés de testostérone. (Source)

Voir aussi la vidéo : A quel point faut-il prouver qu'on est une femme pour participer aux JO ?

Un documentaire ARTE : Des sportives trop puissantes (disponible jusqu'au 30/04 2025)

"Comment décide-t-on qu’une catégorie de personnes est insuffisamment humaine ? En jetant le doute sur leur genre…" Ancienne athlète olympique de hockey, la réalisatrice canadienne Phyllis Ellis lève le voile sur une industrie du sport dominée par des hommes, qui mettent la vie des championnes en danger. Si, au regard de leurs performances, le genre et la féminité des sportives de haut niveau sont débattus depuis des décennies, le contrôle de leur corps se poursuit de manière plus pernicieuse sous couvert de prétendue égalité. Au fil des témoignages bouleversants de ces athlètes, qui disent les ravages de cette aberration sur leur corps et leur vie, ainsi que d’éclairages d’experts et de militants des droits de l’homme, ce documentaire édifiant dénonce les mécanismes de cette oppression et montre les luttes au nom de la dignité pour s’en libérer. 

  • Un article d'Odile  Fillod

Pour un traitement sérieux de la question des catégories « féminines » en sport

  • Sur Imane Khelif

La boxeuse Imane Khelif, naissance d’une égérie


12. Dirigeant.e.s

Dans les fédérations sportives et les organismes internationaux les dirigeants sont dans leur immense majorité des hommes. 

"La proportion des femmes dans les instances dirigeantes des fédérations a déjà connu une hausse : elle est passée de 26,5 % en 2013 à 34,8 % en juin 2017, qu’il s’agisse de conseils d’administration ou de conseils fédéraux. Le chiffre reste toutefois inférieur à celui de la pratique sportive : en 2017, les femmes représentaient 38,3 % des licences... "(https://www.lemonde.fr/sport/article/2019/01/29/le-sport-francais-attend-encore-des-dirigeantes_5416011_3242.html)

"En 2018, selon les chiffres du ministère des Sports, 14 femmes étaient présidentes de fédérations sportives. Elles étaient 42 à occuper un poste entraîneuse, soit 12,6%. Les arbitres femmes ne sont que 20%, un chiffre qui baisse à 13,8% dans les sports collectifs." (https://www.franceculture.fr/societe/le-milieu-sportif-toujours-tres-trop-masculin)

En 2022 : seules 3 Fédérations olympiques et paralympiques sur 40 sont dirigées par des femmes et le Sénat a repoussé l’objectif de parité dans les fédérations et refusé la limitation des mandats présidentiels :

A l’heure où les fédérations sont accusées de sclérose, de gouvernance clanique et d’incapacité à prendre la mesure des aspirations de l’époque, l’âge et le genre du capitaine ne sont pas totalement indifférents aux problèmes de sexisme. En mars 2021, Noël Le Graët (80 ans) lâchait à propos des tensions au sein de l’équipe de France féminine de football : « Elles peuvent se tirer les cheveux, ça m’est égal. »
Source

"Le ministère des Sports salue ainsi les 19 femmes présidentes de fédérations sportives. Sur un total de plus de… 120 fédérations. Et les concernées exercent dans des disciplines typiquement féminines (twirling bâton) ou plus que confidentielles («double dutch», du saut à la corde). Même tour de passe-passe passe pour les 17 directrices techniques nationales (DTN) qui se recrutent dans des sports mineurs, à l’exception de l’escrime et de l’équitation." (Source)


13. Quelques changements : Entraineure, arbitre, commentatrice

Bibiana Steinhaus devient la première femme arbitre dans un grand championnat européen 
http://www.lemonde.fr/football/article/2017/09/10/bibiana-steinhaus-devient-la-premiere-femme-arbitre-dans-un-grand-championnat-europeen_5183625_1616938.html

Stéphanie Frappart, première femme désignée aribre centrale d'un match de ligue1 https://www.france24.com/fr/20190423-stephanie-frappart-premiere-femme-designee-arbitre-centrale-dun-match-ligue-1 

Sabrina Delannoy, première femme à commenter un match de football sur TF1 
https://www.lequipe.fr/Medias/Actualites/Sabrina-delannoy-premiere-femme-a-commenter-sur-tf1-il-va-falloir-que-ca-devienne-banal/1034056


14. Football féminin

Une vidéo à voir/à montrer

https://www.youtube.com/watch?v=D_HPiaAx_QA
La campagne publicitaire d'Orange pour déjouer les stéréotypes sexistes dans le sport et particulièrement dans le football.

La récente coupe du monde  a mis en lumière le football féminin et de très nombreux articles ont été publiés à cette occasion. Nous en avons retenu quelques uns, une simple recherche par mots clés vous permettra d'établir un corpus plus complet.
Notons que le football masculin est le "football" de référence.

Un aspect peu évoqué, est celui des nombreuses blessures de footballeuses dues au port de chaussures non adaptées ; elles occasionnent des risques 3 à 6 fois supérieurs de blessures du ligament croisé antérieur que chez les hommes .

Un rapport récent (voir plus bas) attribue cette situation au "sexisme systémique dans le sport"

Par ailleurs, les inégalités salariales entre footballeurs et footballeuses sont toujours très importantes.

Vidéo

Le rapport (en anglais)
Health barriers for girls and women in sport

Articles généraux 

"Joué par des femmes, le football se développe à la vitesse des questions féministes, avec toutes les imperfections qui entravent son avancée. Au niveau économique et social, les joueuses souffrent de la comparaison avec les hommes. Au sein de la pratique elle-même, les inégalités règnent quand on est à l’intersection des discriminations. Pourtant, la question du foot englobe moult enjeux féministes : non-mixité, accès à l’espace public, inclusion, combinaison vie privée/professionnelle… On entend dire que le football est le miroir de la société, alors que reflète-t-il quand il est pratiqué par des femmes ?" 

  • Les pionnières du ballon rond, France Culture, juin 2019

1. Fémina sport, premier âge d'or 
https://www.franceculture.fr/emissions/une-histoire-particuliere-un-recit-documentaire-en-deux-parties/femina-sport-les-pionnieres-du-ballon-rond-12-premier-age-dor

2. Les juvisiennes, légendes d'hier et d'aujourd'hui 
https://www.franceculture.fr/emissions/une-histoire-particuliere-un-recit-documentaire-en-deux-parties/femina-sport-les-pionnieres-du-ballon-rond-22-les-juvisiennes-legendes-dhier-et-daujourdhui

  • La longue marche féministe du football : 5 articles de Mickaël Correia, Médiapart, 2019

- Les pionnières du foot féminin: un pavé égalitariste dans la mare victorienne 
https://www.mediapart.fr/journal/international/220619/les-pionnieres-du-foot-feminin-un-pave-egalitariste-dans-la-mare-victorienne

- Grande Guerre: de l’émancipation des footballeuses au retour à l’ordre patriarcal 
https://www.mediapart.fr/journal/international/250619/grande-guerre-de-l-emancipation-des-footballeuses-au-retour-l-ordre-patriarcal

- 1968: sous les pelouses, la plage?https://www.mediapart.fr/journal/france/280619/1968-sous-les-pelouses-la-plage

- De Marinette Pichon à Megan Rapinoe, le temps de la conquête 
https://www.mediapart.fr/journal/international/020719/de-marinette-pichon-megan-rapinoe-le-temps-de-la-conquete

- Carole Gomez: «Ce Mondial montre que les femmes ont toute leur place dans le football»
https://www.mediapart.fr/journal/international/060719/carole-gomez-ce-mondial-montre-que-les-femmes-ont-toute-leur-place-dans-le-football

Un livre

Footballs politiques . Peut-on aimer le sport de haut niveau ? Pauline Londeix, Amorce, 2024


15. Agir pour l'égalité femmes-hommes dans le sport 

Restitution d'un colloque de 2019.

https://www.prefectures-regions.gouv.fr/centre-val-de-loire/content/download/58081/382018/file/19-03-07-Restitution Colloque CVL-VF.pdf 


16. Journalisme


Quelle place pour les femmes dans le journalisme de sport ?

"Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste" documentaire de Marie Portolano (Canal+) sur le poids des violences sexistes dans le sport
 

Voir

https://www.lemonde.fr/culture/article/2021/03/21/je-ne-suis-pas-une-salope-je-suis-une-journaliste-le-documentaire-coup-de-poing-de-marie-portolano_6073953_3246.html

Extrait

Près de vingt journalistes sportives – exerçant surtout à la télévision (BeIN Sports, RMC Sport, France Télévisions, Canal+, TF1) mais pas seulement (L’Equipe, Radio France) – témoignent de la colère, de l’abattement et de l’impuissance qu’elles ont ressentis quand il leur a fallu supporter les « blagues dégueu », la « culture de boy’s club » et les insultes avilissantes sur les réseaux sociaux, alors que parallèlement la présence des femmes dans ces programmes et dans la presse a progressé. Sans oublier les commentaires sexistes débités en toute quiétude durant toute sa carrière par Thierry Roland, ou ceux d’un Denis Balbir, de M6, que sa suspension en 2018 pour propos homophobes n’empêcha pas de déclarer au Figaro « Une femme qui commente le foot masculin, je suis contre. Dans une action de folie, elle va monter dans les aigus. »

https://www.lequipe.fr/Medias/Actualites/-je-ne-suis-pas-une-salope-je-suis-une-journaliste-un-doc-necessaire/1234483

Vidéo

Sexisme et violences, la face sombre du journalisme.
Entretien par Salomé Saqué de Marie Portolano, Blast, 2024


17. Les menstrues dans le sport

Les joueuses de l'equipe de Manchester City ne portent plus de shorts blancs, pour limiter l'inconfort pendant leurs règles : 
https://www.facebook.com/share/r/VWQQ3XpY4u4gktp1/

Melvine Deba et Manon Houette brisent le tabou des règles (2023)

Les règles, un tabou dans le sport de haut niveau

En plein Euro de football, les joueuses de l’équipe d’Angleterre se sont élevées contre le choix du blanc pour leur tenue officielle, une couleur peu adaptée aux menstruations.

Roland Garros : quand les joueuses brisent le tabou des menstruations

COMPRENDRE LE CYCLE MENSTRUEL POUR OPTIMISER LA PRATIQUE SPORTIVE, LE DÉFI DE L’ÉTUDE EMPOW’HER DE L’INSEP

Marine Dupuit. Variations hormonales liées au cycle menstruel, une spécificité des athlètes féminines à prendre en considération. Revue de l’Association des Entraîneurs Français d’Athlétisme, 2023, 252, pp.41-43. ffhal-04446224f

En 2023, les joueuses de l'equipe de france de football ont pu bénéficier de shorts spécialement adaptés aux menstruations conçus par leur équipementier.

Une vidéo 

https://fb.watch/qNnfHEnsw_/

Utiliser son cycle menstruel comme une force quand on est athlète : c’est le sujet qu’a exploré Juliana Antero, chercheuse à l’INSEP.


18. Rémunération

Inégalités criantes selon que l'on est un homme sportif professionnel ou une sportive professionnelle. Des équipes féminines de foot se sont mises en grève pour réclamer l'égalité salariale, au tennis les joueuses se battent pour que les tournois ATP et WTA soient rémunérés au même niveau pour les joueurs et les joueuses comme c'est le cas pour le grands chelems : par exemple, 475 000 euros pour un ATP 500 et 100 000 euros pour un WTA (femmes).

Dans le classement 2021 des 100 sportifs les mieux payés dans le monde, seules deux  femmes apparaissent Noami Osaka et Serena WIlliams (tennis).


Au football, en moyenne, d’après Arrondel et Duhautois (2018), le salaire annuel des joueuses serait plus de 26 fois inférieur à celui des joueurs

La World Surf League a annoncé en 2018 que les prize money seraient égaux entre les femmes et les hommes, une des premières ligues professionnelles à l'obtenir.

Articles

Égalité des salaires hommes-femmes : où en est-on dans le football ? (2023)

Dans le sport professionnel, le long chemin des femmes vers l'égalité salariale (2021)

Une vidéo

Sportives, À performances égales, traitement inégal

Un livre

Luc ARRONDEL et Richard DUHAUTOIS, Comme les garçons ? L’économie du football féminin
Collection du CEPREMAP n° 55


19. Homophobie dans le sport

Enquête

Enquête sur l’homophobie et la transphobie dans le sport

Enquête IPSOS menée pour la Fédération Sportive LGBT, 2023

Vidéos

Une vidéo du Journal Le Monde, 2023

Année : 2011 Durée : 8'33

Entretien avec Michel Royer, auteur et réalisateur de films documentaires dont "Sport et homosexualité, c'est quoi le problème" en 2010.


20. Sports extrèmes

Dans les sports extrêmes, les jeunes femmes bousculent les codes : « Au début, on me prenait pour une folle de vouloir faire ça »

Extraits

"Le récit féminin du sport extrême s’accompagne souvent de parenthèses à propos du regard des hommes. « Se lancer dans ce genre de défis est très attaché au masculin : la recherche de performance, de challenge, est quasiment l’ordre des choses pour les hommes, alors que les femmes sont encore parfois considérées comme n’étant pas à leur place », explique Catherine Louveau. En dehors du microcosme athlétique, la représentation des sportives est encore très marquée par les clichés. Eleïssa évoque ces « coureurs du dimanche » qui se fendent de conseils : « Ils vont à la salle travailler leurs pecs une fois par semaine et me font la leçon… Le néophyte part du principe que je suis forcément moins bonne que lui. »


21. L'EPS à l'épreuve des transidentités

A partir d'un entretien avec Bastien Pouy-Bidard, doctorant contractuel en sciences de l’éducation et de la formation, et enseignant-formateur à l’INSPE de Versailles, publié dans le Café Pédagogique le 7 mars 2024. (source)


22. Jeux Olympiques 2024

Source : https://www.liberation.fr/sports/jeux-olympiques/jo-2024-cent-trente-deux-ans-de-parcours-dobstacles-pour-les-sportives-20240307_2YVWG2K7JJDOJIZUYOASW2WN6Q/

Pour la première fois , il y aura autant d'athlètes femmes que d'athlètes hommes.
Mais la paritité n'est pas respectée dans tous les sports ni dans chacune des  équipes des pays participants.


23. Maternité et pratique sportive de haut niveau : c'est possible mais pas pourtant simple !(la paternité elle ne semble pas être un obstacle ni même une difficulté).

Au tennis, nombreuses sont les joueuses de retour à la compétition de très haut niveau après une ou plusieurs grossesses : Naomi Osaka, Angelique Kerber,Victoria Azarenka, Elina Svitolina , etc. Au judo,  Clarisse Agbégnénou a remporté une nouvelle fois le championnat du monde à Doha un an après la naissance de son enfant. La boxeuse Estelle Mossely, la lanceuse de disque Mélina Robert-Michon, la handballeuse Cléopatre Darleux ou l’escrimeuse Cécilia Berder sont elles aussi devenues mères. On peut toutefois penser que c'est beaucoup plus difficile pour les sportives moins performantes qui risquent de perdre leurs sponsor (si elles ont la chance d'en avoir un) et ne sont pas vraiment accompagnées.

Certaines améliorations voient le jour comme pour Amel Majri , joueuse de l'équipe de france de football féminine qui a récemment pu bénéficier de la présence de sa fille à ses côtés durant sa préparation à Clairefontaine (les joueurs n'ont pas cette possibilité partant certainement du principe que ce sont leurs femmes qui s'occupent des enfants)...

Articles

Extrait

"Longtemps considérée comme un handicap, y compris par le corps médical – un peu comme une blessure grave, une rupture des ligaments ou une fracture qui entraînerait des mois d’indisponibilité –, la grossesse est encore parfois vue comme une prise de risque pour les sportives. Catherine Louveau, sociologue du sport féminin, lutte contre ce cliché. « Il faut bannir l’expression “tomber enceinte”. On tombe malade, ou d’une falaise, mais la grossesse n’est pas un fléau, au contraire, elle peut être un facteur de motivation supplémentaire. Les mots en disent long sur notre manière de percevoir les choses. » Elle reconnaît quelques progrès : « Même si le sport demeure un domaine très masculin et patriarcal, le mouvement #MeToo a un peu arrangé les choses. Les sportives de haut niveau engagées et se revendiquant féministes ne sont pas légion, mais les associations défendant leurs droits ont pris plus de place dans l’espace public. On a beaucoup œuvré pour cela. »"

Extrait

"Le sport est un milieu qui demeure conservateur. On y retrouve de nombreuses idées reçues sur ce que les femmes ne devraient pas faire ou ne pourraient plus faire une fois devenues mères", explique à l'AFP la sociologue du sport Catherine Louveau. Peur d'une baisse des performances, pause prolongée dans un environnement ultra-compétitif, manque de soutien des sponsors, la grossesse est encore vue comme une prise de risque par de nombreuses athlètes qui préfèrent renoncer ou attendre la fin de leur carrière. 

Un rapport

Sport de haut niveau et maternité c'est possible !

24. Tenues de sport, sexy, forcément sexy pour les filles

Voir à ce sujet dans la fiche CORPS, VETEMENTS, la partie consacrée au corps des sportives.

En 2024, la tenue des athlètes hommes et femmes américians dévoilés par la marque Nike font scandale : 

« Il s’agit d’une tenue issue des forces patriarcales qui ne sont plus les bienvenues ni nécessaires pour attirer l’attention sur les sports féminins. Les athlètes professionnels devraient pouvoir concourir sans avoir à consacrer d’espace cérébral à une vigilance constante du pubis ou à la gymnastique mentale consistant à exposer chaque partie vulnérable de son corps. », Lauren Fleshman, ancienne championne américaine du 5.000 mètres.

Ce maillot exige une épilation intégrale sans oublier le stress à l'idée du cordon du tampon qui pourrait très facilement être visible. Pourquoi autant dévoiler le corps sinon pour atirer le regard sur lui et non sur la prouesse ? Imagine-t-on un homme avec le même maillot ? Pourquoi pas des tenues unisexes ?

Voir aussi les ramasseuses de balles durant les tournois de tennis qui portent des mini-jupettes quand les ramasseurs sont en short.

Pour les JO de Paris, un nouveau textile est utilisé pour les tenues féminines qui permet de lutter contre le voyeurisme : " Un équipementier japonais a mis au point une matière bloquant les prises de vues utilisant des infrarouges, qui dévoilent les dessous ou les formes des corps. Plusieurs équipes féminines nippones participant aux prochains Jeux olympiques l’ont adopté."(Source)

Cet article du Journal Le Monde, JO de Paris 2024 : où en sont les inégalités entre les tenues vestimentaires des femmes et des hommes ?, détaille les sports où les règles diffèrent entre hommes et femmes : gymnastique, beach hand-ball, les sports où les stéréotypes persistent en pratique : athlétisme, tennis, les sports où les règles ont récemment évolué : beach-volley, natation, les sports aux tenues égalitaires : handball, judo.

25. Cyberharcèlement des sportifs et des sportives

« T’es une merde ma gueule » : les athlètes de Paris 2024 face à la haine sur les réseaux sociaux, artcile du Journal Le Monde, 2024.

Voir aussi plus haut (faut-il être belle pour être médiatisée ?) les cas de la rugbywoman Ilona Maher et de la judoka Romane Dicko, cibles d'internautes grossophobes.

26. Violences sexuelles dans le sport

Elles sont malheureusement fréquentes, les entraineurs profitant de leur statut pour dominer, soumettre des jeunes personnes , parfois des enfants, toutes dévouées à leur sport. Ainsi, Larry Nasser,  coordinateur médical national de la fédération américaine de gymnastique entre 1996 et 2014 a violé plus de 250 jeunes gymnastes, la plupart mineures : une plainte avait été déposée, sans suite, et il a fallu le courage des jeunes atlètes et de leurs familles pour que le procès ait lieu.

Agressions sexuelles : le docteur Nassar et les silences complices de la gymnastique américaine

Un témoignage  

« Ce monde m’écœure » : le témoignage choc d’une ex-espoir de l’athlétisme sur les violences sexuelles

Une enquête du Journal DISCLOSE 

Violences sexuelles dans le sport, la  loi renforce les contrôles mais l'omerta persiste

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