BROSSE A DENTS SANOGYL POUR ELLE ET POUR LUI (Publicité . 2012)
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Analyse d'autres publicités genrées
YOGI TEA POUR FEMME ET POUR HOMME (emballage)
Alcool : marketing genré et sexisme
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A ANNOTER : PUBLICITÉ POUR LES APÉRICUBES FILLES/GARÇONS
ORDINATEURS POUR FILLES ET POUR GARÇONS
Visuels à commenter
Travailler sur les codes couleurs et sur les valeurs associées aux produits selon qu'ils sont destinés à des consommatrices ou à des consommateurs.
(En chercher d'autres sur internet et dans les supermarchés).
- Dentifrice pour homme
- Yogourt pour homme (Bulgarie)
Composer un slogan pour lancer ce produit sur le marché français et/ou en créer une version "For women" avec design et argument marketing.
- Lessive pour homme
- Alcools pour femme
- Bouchons d'oreilles pour femme
- Bodies pour filles et bodies pour garçons
Pour les filles
jolie, têtue, rigolote, douce, gourmande, coquette, amoureuse, mignonne, élégante, belle.
Pour les garçons
courageux, fort, fier, vaillant, robuste, rusé, habile, déterminé, espiègle, cool.
- Et aussi des publicités pour des déodorants, des parfums : (couleurs bleue et noire associées au sport et à la force)
DOCUMENTATION
Article
- Comment les parfums sont devenus genrés (2021)
Les jus féminins sont frais et pétillants, les fragrances masculines sont brutes et puissantes. Comme tant d’autres, l’industrie du parfum s’appuie sur des stéréotypes de genre en cataloguant les odeurs et en répondant à des codes marketing éculés et sexistes.
https://www.lesinrocks.com/cheek/parfums-genre-marketing-308471-04-01-2021/
- Cerveau, sexe et préjugés
Une conférence de Catherine Vidal, neurobiologiste, directrice de recherche à l'Institut Pasteur.
Un film
Pourquoi les femmes sont-elles plus petites que les hommes ?
https://www.youtube.com/watch?v=ZU_ortjatyc
Compléments pour travailler sur le féminin et le masculin
- Propos de Françoise Héritier, professeure honoraire au Collège de France, ancienne directrice du Laboratoire d'anthropologie sociale, directrice d'étude à l'EHESS (École des hautes études en sciences sociales).
(extraits)
"LE POINT : La nature féminine serait une construction intellectuelle. Pourtant, n'est-il pas vrai que les femmes sont plus douces, plus faibles, plus fragiles ?
F.H: Les femmes ont peut-être la voix ou la peau plus douce, que les hommes, quoique cela ne soit pas une généralité absolue. De la douceur objectivement repérable de la voix ou de la peau, on fait découler des qualités féminines de passivité ou de soumission, ce qui ne va pas vraiment de soi. Il s'agit bel et bien d'une construction intellectuelle. Le physiologique sert ainsi à justifier la valence différentielle des sexes. Ces traits dits féminins sont d'ailleurs généralement assumés, voire revendiqués par les femmes comme étant l'apanage de leur sexe, leur identité, leur valeur refuge. L'ensemble du corps social érige ainsi artificiellement en qualités « naturelles », qui ne pourraient donc être modifiées, ce qui n'est que l'effet d'un prodigieux dressage mental et physique, qui existe et se pratique depuis des millénaires.
http://1libertaire.free.fr/FHeritier05.html
(...) F.H: De façon universelle, l'antériorité vaut supériorité : parce que les parents naissent avant les enfants, ils ont la charge des enfants mais aussi l'autorité sur eux. Et puisque les femmes sont nécessaires aux hommes pour qu'ils aient des fils, les hommes se sont approprié leur corps et les ont traitées sinon comme des objets, du moins comme des cadettes sur qui ils ont autorité. Avec ce regard, les femmes ont été affectées à la maternité, au domestique, à l'intérieur, à l'intime, alors que les hommes ont accès à l'extérieur, à la vie publique, à l'action. Non pas pour des raisons biologiques, mais par l'effet de constructions intellectuelles.
Question : Vous montrez que, à partir de la différence biologique, naturelle entre les hommes et les femmes, chaque société a inventé un système de représentations qui assigne aux hommes et aux femmes d'autres différences, culturelles, et des valeurs.
F.H: Pourquoi? Toute société développe un système de valeurs. Nous ne pouvons penser ou nous exprimer sans utiliser un langage fondé sur des oppositions : haut/bas, sec/humide, chaud/ froid, actif/passif, sain/malsain, pur/impur, etc.De façon intuitive pour chacun de nous, ces termes sont dotés de l'indice masculin ou de l'indice féminin: «les hommes sont chauds, les femmes sont froides», ou « les hommes sont actifs, les femmes passives ».
On attribue aussi à ces termes des valeurs positives ou négatives. Or, dans chaque culture, ce sont systématiquement les termes associés au masculin qui sont considérés comme positifs. Cela n'a rien à voir avec la définition des termes mêmes, mais avec leur affectation au masculin ou au féminin."
- Propos de Christine Detrez, professeure de sociologie à l'École Normale Supérieure de Lyon et chercheure au Centre Max Weber.
"Historiquement, le recours aux arguments biologiques a été un moyen d'assigner les femmes à une place spécifique, de les empêcher d'accéder à certains droits ou à certaines positions sociales. La philosophe Geneviève Fraisse montre ainsi comment on est passé de la théorie du sexe unique au différentialisme sexuel au moment de la Révolution française, afin de freiner la montée des aspirations au changement social. Évelyne Peyre (paléoanthropologue) et Joëlle Wiels (généticienne) expliquent bien dans un article, Le sexe par défaut, comment toutes les parties du corps humain ont alors été interprétées en termes féminin ou masculin : le squelette, le cerveau, les hormones, etc. Les différences de nature entre hommes et femmes ont ensuite été hiérarchisées et ont servi à justifier l'exclusion des femmes de la citoyenneté ou de l'éducation secondaire. Dès que les femmes se sont mises à s'instruire, à écrire ou à faire de la politique, les explications médicales sont revenues en force, disant que cela risquait de tarir leur lait, que leur constitution fragile n'était pas compatible avec une activité cérébrale sérieuse ou que leur cerveau moins lourd était la preuve de leur infériorité intellectuelle Les caricatures des "Bas-Bleus" par Daumier sont révélatrices de cet état d'esprit au XIXème siècle : elles représentent les femmes de lettres comme de mauvaises mères, physiquement laides et maigres.
L'autre manière dont elle s'exerce (la domination masculine) apparaît lorsque l'on dissocie domination masculine et homme. Quand on réfléchit sur le genre en tant que système de relations et non sur les genres en tant que groupe de femmes et groupe d'hommes, la domination masculine n'a pas tout à fait le même sens et pèse sur tous les individus, hommes ou femmes. Les hommes payent également un coût, à la fois psychologique et physique, à la domination masculine. C'est le cas bien sûr lorsqu'ils ne se conforment pas au modèle de la masculinité hégémonique et de l'hétérosexualité et doivent subir des stigmatisations, des moqueries et parfois des violences. Mais les hommes peuvent aussi payer un prix fort à la conformité au modèle de la masculinité hégémonique, même lorsqu'ils sont en haut de la pyramide sociale, à travers les maladies liées au stress du fait de leur ambition, les souffrances morales dues à une surcharge de travail et à l'absence de temps à consacrer à sa famille, et des comportements à risques beaucoup plus fréquents que chez les femmes. Ces comportements de mise en danger, interprétés comme des preuves de courage, de force, de maîtrise de soi, etc., expliquent que les jeunes hommes aient un taux de mortalité beaucoup plus élevé que les jeunes filles, étant notamment bien plus souvent victimes d'accidents de voiture dus à la vitesse ou à l'alcool. Le film La fureur de vivre illustre bien ce double coût de la domination masculine pour les hommes : celui qui se conforme au modèle du «vrai» homme ne descend pas de la voiture et meurt, celui qui ne s'y conforme pas, le personnage interprété par James Dean, se fait traiter de «poule mouillée» et rejeter."
http://ses.ens-lyon.fr/articles/entretien-avec-christine-detrez-autour-de-la-notion-de-genre
Un article
Top dix des pires produits segmentés, Sophie Gourion
http://www.slate.fr/story/50935/gender-marketing-publicite-stylo-bic-sanogyl