LE GROS LUCAS (court-métrage)
Onglets principaux
Onglets secondaires
Fiche film:
Réalisé par Armand Lameloise (2007)
Avec Satchel Philibert, Noé Alarson, Mélanie Tran
Production : Les Films Velvet
Durée :6'58''
Issu du concours "Scénarios contre les discriminations" organisé par le CRIPS Ile-de-France en partenariat avec le GEPS.
Intention pédagogique
Proposer une réflexion autour des discriminations liées à l'apparence physique.
Pistes d'exploitation
Regarder une fois ou deux le film en intégralité puis à l'aide des propositions de questions de la rubrique ANALYSE ainsi que des ANNOTATIONS, initier un débat.
Les PROLONGEMENTS proposent d'autres activités pédagogiques en lien avec la beauté, le corps, l'apparence physique, des liens avec d'autres films ainsi que des ressources documentaires.
Introduction
- Stop au racisme anti-gros !
http://www.psychologies.com/Planete/Societe/Articles-et-Dossiers/Stop-au-racisme-antigros
Extraits :
Gérard Apfeldorfer, psychiatre et spécialiste des troubles du comportement alimentaire :
"La condamnation du gros et du gras est unanime. Etre gros est tout à la fois une faute morale, puisqu’elle relève du péché de gloutonnerie, une faute contre la santé publique, puisque les gros coûtent cher et que leurs soins sont financés par les impôts, et une faute esthétique, car la graisse est désormais vue comme laide.Sans compter que le corps gros est un objet biologique bien trop présent, volumineux, bruyant, transpirant. Il s’oppose à ce corps iconisé, parfaitement lisse, fait de papier glacé ou de pellicule cinématographique, auquel chacun aspire. Le premier est un objet biologique, animal, au fonctionnement approximatif, rempli d’organes prêts à défaillir ; tandis que le second est un objet de rêve, sans organes ni intériorité, idéal et immortel. L’immense majorité des gros partagent ces croyances, et n’ont qu’une obsession : maigrir à tout prix. Bon nombre de gros échangeraient volontiers leur obésité contre une maladie, même grave, même mortelle. Une enquête a montré que neuf obèses sur dix préféreraient être amputés d’une jambe plutôt que rester gros, et trouvent préférable d’être muet ou même aveugle.
Comment en sommes-nous arrivés à cette diabolisation du surpoids, cette survalorisation de la minceur, et, d’une façon plus générale, à cette idolâtrie des apparences corporelles ? Dans notre monde boulimique, où chacun désire toujours plus de capital beauté ou plus de capital santé, les gros n’ont guère de pitié à attendre : leur obésité les classe irrémédiablement parmi les losers. Dans ce monde frénétique, les gros se débattent éperdument pour maigrir et les minces n’ont qu’une terreur : sombrer et devenir gros à leur tour, c’est-à-dire plonger en enfer."
- Témoignage (extrait de l'article) :
Je voudrais tellement passer inaperçue pour ne plus souffrir des remarques ou des humiliations. Tout est devenu un enfer pour moi : me regarder dans une glace, aller faire les boutiques, manger, m’accepter, aller vers les autres. J’ai encaissé tellement de remarques et de regards blessants que je me déteste un peu plus chaque jour. Je deviens agressive, distante, je n’arrive pas à m’exprimer, je m’isole. Je ne veux pas que l’on me voie comme ça, dans ce mal-être permanent qui m’obsède. J’essaie en vain de lutter contre ce problème de surpoids, je voudrais un peu plus m’accepter et en finir avec cette vie infernale. Je suis fatiguée, tellement fatiguée de devoir chercher des solutions, fatiguée de vouloir m’en sortir sans jamais y arriver. Je ne sais même pas pourquoi je mange, parce que j’ai faim ou pour combler un manque. C’est un véritable cercle vicieux : je mange, je culpabilise, je me sens mal, je mange, je culpabilise… Quand cela prendra-t-il fin ? Est-ce que je dois mettre un terme à tout ceci ou dois-je attendre que l’on m’aide ?