DIRTY SLAPPING (court-métrage)

Discriminations, Harcèlement/ Cybersexisme, Lgbtqi+, Masculinités, Relations affectives, Sexualités
Collège, Lycée

Autres propositions sur Genrimages

LGBTPHOBIES

MASCULINITÉS (1)

MAUX D'ENFANTS

SARAH (sur le cybersexisme)

Des courts métrages

OMAR
L'histoire d'un jeune garçon homosexuel qui vit dans une cité. Une cité qu'il aime et qui l'aime, mais où la pression est telle qu'il ne peut vivre, ni même révéler son homosexualité. Pas même à son meilleur ami Morad. Jusqu'au jour où son histoire d'amour cachée avec Arthur est découverte. Une décision s'impose alors : renoncer à son amour ou quitter la cité pour d'autres horizons.
https://www.dailymotion.com/video/x195hlt

PAULINE

Une jeune fille se confie face caméra : son enfance, la découverte de son attirance pour une fille, la révélation publique humiliante de son homosexualité, le silence de ses parents, son départ et la possibilité de vivre son amour et sa sexualité.

 https://www.dailymotion.com/video/x195hlo

Deux entretiens

Homophobie et éducation
Année : 2011 Durée : 4'12
Entretien avec Louis-Georges Tin, fondateur de la Journée mondiale contre l'homophobie et la transphobie, vice-président du CRAN, le Conseil Représentatif des Associations noires
 
 
 

Sport et homosexualité 

 
 

Des visuels (à analyser et commenter)
 

Une table de jeu et deux chaises vides, des bandes de scène de crime, un texte : jeudi/11h15/ maison de retraite, Michel refuse de jouer avec André qui a des "moeurs dégénérées"Une salle de réunion vide entourée d'un bandeau "scène d'homphobie" comme pour "scène de crime". Texte : Lundi/14h43/Service marketing. Les collègues de Murielle lui parlent d'Adrien qui "peut la réconcilier avec les hommes".

Le visage d'un homme coupé au milieu, regard vers nous

Le combat de toutes et tous. Buste d'une jeune femme et propos lesbophobes.Visage d'un homme et propos homophobes

Un texte  écrit en gros et dont la forme évoque un building: "Pour se jeter du 6) étage il ne faut vraiment pas être un PD". En bas: "En fait si. Et c'est ce genre d'insultes qui poussent les gays, lesbiennes, bi et trans à se suicider 4 fois plus que la moyenne. Changeons de comportement."
Un homme est représenté sur le R du mot Jeter comme si il allait sauter.Texte : les gouines se suicident beaucoup plus que la moyenne, c'est vrai et c'est à force de parler d'eux en ces termes que le taux de suicide des lesbiennes, gays, bi et trans est 4 fois plus élevé. Changeons de comportement.
Un torse de femme, un pistolet pointé vers l'espace vide de la tête qui a disparu.



Autres propositions pédagogiques :

  • Sélectionner des témoignages dans le rapport annuel de SOS HOMOPHOBIE pour dénoncer les actes de harcèlement, les agressions homophobes/lesbophobes/transphobes : lectures, campagne d'information dans le lycée, rédaction d'articles, etc.
    Les visuels ci-dessus peuvent venir en appui.
     
  • Comparer ce court métrage avec OMAR (en lien dans les ressources)
     
  • Écrire un récit à la première personne du point de vue des harceleurs ; confronter au récit de Thomas (à rédiger).
     
  • Lutter contre l'homophobie : quelles propositions concrètes ? Rédiger une charte du vivre ensemble dans votre lycée en mettant en exergue la lutte contre les discriminations.
     
  • Une proposition pédagogique du CLEMI

Cyberviolences et discrimination


Documentation

 

Des sites
 

Stop Homophobie
https://www.stophomophobie.com/

SOS Homophobie
https://www.sos-homophobie.org/

Journée internationale de lutte contre l'homophobie et la transphobie https://www.homophobie.org/

C'est comme ça
http://www.cestcommeca.net/

Eduscol
http://eduscol.education.fr/cid50566/homophobie.html


Malle de ressources sur le cybersexisme, Centre Hubertine Auclert

https://view.genial.ly/617141460ec5f10d3c5aaae5/presentation-malle-cybersexisme
 

Des rapports
 

Rapport sur l'homophobie 2021
https://ressource.sos-homophobie.org/Rapport_LGBTIphobies_2021_interactif.pdf

Les minorités sexuelles face au risque suicidaire, Acquis des sciences sociales et Perspectives, Beck F., Firdion J.-M., Legleye S., Schiltz M.-A, Nouvelle édition 2014, INPES.
https://www.researchgate.net/profile/Beck_Francois/publication/237150112_Suicide_and_sexual_minorities_review_of_literature_and_hints_for_prevention/links/00b7d51b9a922366fe000000/Suicide-and-sexual-minorities-review-of-literature-and-hints-for-prevention.pdf

Extraits :

Dans le cas des garçons, l’homophobie n’est pas seulement une menace d’agression (manifeste ou potentielle), elle joue aussi un rôle dans la construc- tion de la masculinité. Elle participe au processus de rejet/refus du féminin et d’adhésion à une image de l’homme idéal répondant aux stéréotypes de virilité. Cette construction est renforcée par une forme de contrôle exercée par le groupe de pairs et les aînés, ainsi que par eux-mêmes. En conséquence, cette forme de contrôle met en permanence les garçons en péril vis-à-vis de leur statut sexuel et donc social, fragilisant particulièrement ceux qui sont les moins aptes à ce conformisme. Précisons que ce phénomène peut jouer indé pendamment de l’orientation sexuelle véritable ; une enquête de la National Coalition of Anti-Violence Programs menée en 2006 auprès des établissements scolaires américains établit que 10 % des victimes d’agressions homophobes se déclarent hétérosexuelles (Patton 2007). Pour de nombreux auteurs, l’élaboration de la masculinité ne se fait pas tant en intégrant des capacités nouvelles qu’en luttant contre une partie de soi perçue comme relevant du « féminin » (la douceur, la tendresse, la sensibilité, les larmes...). Cette mutation difficile relève de la mutilation et conduit souvent à rejeter cette part chez les autres pour mieux s’affirmer comme mâle (et dévaloriser les filles, tout en les courtisant, pour démontrer son altérité vis-à-vis du monde féminin). Selon ce mode de pensée, les traits distinctifs entre filles et garçons constituent des différences de nature ; ne pas les respecter viole les principes fondamentaux de perception du monde social, et donc de l’ordre social.
Les garçons qui manifestent des traits relevant du féminin (allure efféminée, précieuse, attitude trop studieuse) ou qui sont considérés, à tort ou à raison, comme ayant des comportements homosexuels sont particulièrement la cible des agressions homophobes (Friedman et al. 2006, Savin-Williams & Ream 2003). La norme est donc le « no sissy stuff ! » (rien d’efféminé !), aussi bien vis-à-vis des adultes (enseignants...) que des pairs et des élèves plus âgés. Là se joue semble-t-il l’identité de genre, avant l’identité sexuelle (Pollack ı999). La conquête de la masculinité requiert un effort constant de la part du garçon qui n’adhère pas spontanément aux stéréotypes de genre, sinon il risque d’être désigné par un label infamant le rejetant hors du monde viril : « La masculinité du garçon est moins stable et moins précoce que la féminité de la fille. On a longtemps cru qu’elle était un état primaire et naturel. En fait, elle est seconde, difficilement acquise et fragile » (Badinter ı992:58). Le caractère crucial de cette faillite identitaire chez les adolescents peut être rapproché de l’importance du sexuel durant la puberté, causée notamment par l’augmentation du taux d’hormones sexuelles qui quadruple au cours de cette période chez le garçon (il double chez les filles). Ces jeunes vont se « modeler » suivant les stéréotypes dominants, et pour cela ils abandonneront (temporairement ou non) une part d’eux-mêmes qui ne correspond pas au modèle, comme la sensibilité et l’expression de l’af- fection. Le garçon se trouve confronté à des injonctions contradictoires à l’égard de l’homosexualité. D’un côté, la société lui présente une norme d’accomplissement de soi, de libération de son potentiel individuel, accompagnée d’un discours du droit à la différence. De l’autre, il subit la pression de la norme hétérosexuelle hors de laquelle il lui semble qu’il ne peut exister dans son groupe familial comme dans son groupe de pairs (Neyran ı999). Les adolescents qui ne s’inscrivent pas dans la norme du groupe vont développer des stratégies de survie, qu’ils soient ou non identifiés ou stigmatisés comme gays, mais ces stratégies sont fragiles (Carragher & Rivers 2002, Mendès-Leite & Proth 2000).
(p.60)

Les stéréotypes homophobes alimentent « une conception hiérarchisée et sexiste de la sexualité » (Tamagne 2002). Ils s’opposent à « la confusion des genres », et contribuent ainsi à définir et à maintenir les frontières sexuelles (hétéro/ homo) et de genre (masculin/féminin). Tout stéréotype a pour fonction de fournir à un individu des référents qui déterminent sa situation dans la société et le rassurent sur sa place et son rôle, notamment en désignant l’a-normal (cet autre qui se positionne en marge de la société) et le normal (qui n’est autre que soi, renvoyant à l’entre-soi). Cela a pour effet de désigner le groupe de ceux qui ne sont pas dignes de compassion ou de solidarité par des expressions qui évoquent souvent les ennemis ancestraux de chaque peuple (en Europe, du xi e au xix e siècles, l’homosexualité a été désignée tour à tour en termes de « goût arabe », « vice français », « vice allemand », cf. Tamagne 2002). En période de crise, les minorités sexuelles peuvent devenir des boucs émis- saires, c’est-à-dire ceux par qui le malheur arrive, et dont le sacrifice permet de réconcilier la communauté avec elle-même. En rompant tout lien social avec eux, on renforce les liens sociaux unissant le groupe majoritaire mis en péril par celui (ou ceux) qui s’écarte(nt) de la norme, avec cette idée que le groupe social dépose son fardeau moral sur la victime bouc émissaire 52 . On le voit, devenir bouc émissaire contribue à l’isolement, avec un fort senti - ment d’hostilité à son encontre (Verdier 2007)
(p.68)

Une des particularités de l’intolérance à l’homosexualité, nous venons de l’évoquer, réside dans son lien avec la construction sociale des genres qui repose encore en partie sur le mépris du féminin. Homophobie et féminophobie (définie ici comme un rejet du féminin) participent de l’ordre sexuel dans lequel les rapports sociaux de sexe correspondent à une hiérarchie des genres, des sexes, des comportements sexuels et des sexualités. Il nous semble intéressant, notamment pour penser la prévention, de replacer l’homophobie dans le cadre du sexisme. Si de jeunes hétérosexuels peuvent aussi être victimes d’agressions homophobes, cela signifie que la stigmatisation porte moins sur la sexualité effec- tive des individus que sur des traits apparents et des comportements qui sont jugés comme transgressant les normes de genre (certains traits peuvent être perçus dès la petite enfance).
(p.69)

Une campagne contre les discriminations et violences subies par les personnes LGBT+
https://www.santepubliquefrance.fr/presse/2021/nouvelle-campagne-contre-les-discriminations-et-violences-subies-par-les-personnes-lgbt-face-a-l-intolerance-a-nous-de-faire-la-difference


À destination des collégiens et des lycéens
 

Extraits

Comment se manifeste l’homophobie en milieu scolaire ?
  • Les agressions verbales : c’est l’acte le plus courant. L’insulte à connotation homophobe (« pédé », « enculé », « gouine », « travelo » ) est banalisée dès l’école primaire. Employés comme expressions courantes, ces termes sont stigmatisants. Contrairement à d’autres insultes, celles-ci suscitent souvent peu de réactions des adultes.
     
  • Le harcèlement : la répétition des insultes, les humiliations publiques et le rejet du groupe épuisent les victimes. Ce harcèlement a lieu surtout en dehors de la classe, loin du regard des adultes (cour de récréation, couloirs, toilettes, vestiaires, devant l’établissement, etc.). Il peut se prolonger sur les réseaux sociaux (Facebook , Twitter, etc.). On le qualifie alors de cyberharcèlement ; 
     
  • La violence physique : coups, blessures, dégradations des affaires personnelles. Elle est plus rare, mais engendre de lourds traumatismes. Les nouveaux moyens de communication peuvent être utilisés à travers la pratique du happyslapping

Quelles sont les conséquences des LGBTphobies sur les victimes ?

  • La détresse psychologique, causée par un sentiment de rejet, de mépris. Elle empêche d’accepter son orientation sexuelle ou son identité de genre par peur des réactions négatives et entraîne une homophobie ou une transphobie intériorisée, un repli sur soi, une anxiété sociale qui peuvent se traduire par des troubles du sommeil ou de l’alimentation, mais aussi des comportements agressifs envers soi-même comme la dépendance à l’alcool, aux drogues ou des comportements sexuels à risque.
     
  • L’homophobie et la transphobie peuvent avoir des conséquences importantes sur la scolarité : baisse des résultats scolaires, démotivation, absentéisme, décrochage scolaire, etc. 
     
  • L’isolement, le mensonge, la culpabilité et la souffrance peuvent aussi conduire à des tentatives de suicide, lesquelles sont deux à sept fois plus nombreuses chez les adolescent - e - s LGBT que chez les hétérosexuel - le - s cisgenres. Ce risque de sursuicidalité est plus marqué chez les garçons (cinq à dix fois) que chez les filles (deux à quatre fois) 7 .

 « Pédé » est-il une insulte homophobe ?

Le terme « pédé » est aujourd’hui une insulte banalisée, souvent employé sans référence à une homosexualité réelle ou supposée de la personne à qui cette insulte s’adresse. Or, cette insulte entretient la hiérarchisation des individus en fonction de leur orientation sexuelle. Pour les jeunes gays, elle leur fait prendre conscience d’une orientation sexuelle dévalorisée et stigmatisée par la société ; elle participe à la construction d’une identité marquée par le sentiment de honte et la crainte du rejet

Un article

Etre adolescent gay : harcèlement et homophobie à l'école, Burgio Giuseppe, Spécificités, 2009/1 (N° 2), p. 107-120.
https://www.cairn.info/revue-specificites-2009-1-page-107.htm

Définitions (pour savoir de quoi on parle)

https://cestcommeca.net/lgbt-def/ 

https://cestcommeca.net/lgbtphobies-def/

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