DIRTY SLAPPING (court-métrage)
Onglets principaux
Onglets secondaires
Vous pouvez vous reporter à l'annotation pour l'analyse par séquence.
Les questions ci-dessous sont destinées à guider une discussion.
Questions autour du film
Expliquer le titre.
Pourquoi ne parle-t-il pas à sa mère ?
Que craint-il ?
Comment imaginez-vous la réaction de sa mère s'il lui parlait de ce qui lui arrive ?
Que pensez-vous de son choix ?
Que pourrait-il faire ? (ne pas oublier que l'homophobie est pénalisable, il pourrait porter plainte)
Comment expliquez-vous l'attitude du groupe ?
Pourquoi cette violence et cette volonté d'humilier deux personnes qui ont des sentiments l'un pour l'autre ?
Que pensez-vous du rapport de force ? (le groupe contre une personne isolée)
Imaginer leur réaction quand ils apprendront le mort de Thomas.
Questions générales (dans un deuxième temps, les "compléments" ci-dessous et les ressources documentaires citées dans les "Prolongements" vous donneront des éléments de réponse).
Quelle est la définition de l'homophobie ?
Comme s'exerce-t-elle ? Donnez des exemples au collège et au lycée.
D'après vous, quelles en sont les principales conséquences chez les personnes qui en sont la cible, tout particulièrement au collège et au lycée ?
Garçon "efféminé" : de quoi s'agit-il ? En quoi cela dérange-t-il les autres ?
Quelles sont les normes du masculin ? du féminin ? dans votre collège/votre lycée ?
Comment se comporter quand on a connaissance d'un acte homophobe ? (le silence rend complice)
Connaissez-vous les principales lois régissant les actes homophobes et leur pénalisation ?
Connaissez-vous d'autres discriminations dont sont sujettes des personnes autour de vous (discriminations liées à l'apparence physique, le genre, le handicap, l'origine, etc.)
Notes
Lors de la discussion, des arguments relatifs à la "nature" peuvent être soulevés comme " c'est dans la nature des hommes et des femmes d'être ensemble, l'homosexualité, ce n'est pas naturel, voire, c'est "contre-nature" etc ; il peut être intéressant de se pencher sur cet état de "nature" et de le questionner ; ainsi, voilà ce qu'écrivait Gobineau au 17° sur la nature de la race noire :
Race noire. La variété mélanienne [à pigment de peau foncé] est la plus humble et gît au bas de l’échelle. Le caractère d’animalité empreint dans la forme de son bassin lui impose sa destinée, dès l’instant de la conception. Elle ne sortira jamais du cercle intellectuel le plus restreint. Ce n’est cependant pas une brute pure et simple, que ce nègre à front étroit et fuyant, qui porte, dans la partie moyenne de son crâne, les indices de certaines énergies grossièrement puissantes. Si ces facultés pensantes sont médiocres ou même nulles, il possède dans le désir, et par suite dans la volonté, une intensité souvent terrible. Plusieurs de ses sens sont développés avec une vigueur inconnue aux deux autres races : le goût et l’odorat principalement [6]. Mais là, précisément, dans l’avidité même de ses sensations, se trouve le cachet frappant de son infériorité. Tous les aliments lui sont bons, aucun ne le dégoûte, aucun ne le repousse. Ce qu’il souhaite, c’est manger, manger avec excès, avec fureur ; il n’y a pas de répugnante charogne indigne de s’engloutir dans son estomac. Il en est de même pour les odeurs, et sa sensualité s’accommode non seulement des plus grossières, mais des plus odieuses. À ces principaux traits de caractère il joint une instabilité d’humeur, une variabilité de sentiments que rien ne peut fixer, et qui annule, pour lui, la vertu comme le vice. On dirait que l’emportement même avec lequel il poursuit l’objet qui a mis sa sensitivité en vibration et enflammé sa convoitise, est un gage du prompt apaisement de l’une et du rapide oubli de l’autre. Enfin il tient également peu à sa vie et à celle d’autrui ; il tue volontiers pour tuer, et cette machine humaine, si facile à émouvoir, est, devant la souffrance, ou d’une lâcheté qui se réfugie volontiers dans la mort, ou d’une impassibilité monstrueuse.
http://www.education-racisme.fr/de-la-classification-arbitraire/autour-des-scientifiques-lelite-intellectuelle-mobilisee/arthur-de-gobineau-1853-1855-essai-sur-linegalite-des-races-humaines/
Vous trouverez aisément d'autres textes allant dans le même sens, comme des textes décrivant les femmes comme des êtres naturellement inférieurs aux hommes. Si cette supposée nature inférieure de l'homme noir telle qu'évoquée à l'époque de Gobineau, nature inférieure qui légitime un ordre où l'homme blanc est dominant, a été fort heureusement remise en question et invalidée, on peut remettre en question de la même façon un ordre soi-disant naturel qui normative une forme de choix amoureux et de sexualité au détriment des autres et légitime l'exclusion et la discrimination.
Par ailleurs, dans la nature, on trouve de nombreux cas d'animaux choisissant des partenaires de même sexe :
https://www.nouvelobs.com/sciences/20161226.OBS3103/fellation-masturbation-homosexualite-chez-les-animaux-aussi.html
et ce court document :
Compléments
"Les violences sexistes à l’école sont à relier notamment aux représentations stéréotypées qui se forgent dès l’enfance chez les garçons et les filles. La valorisation des stéréotypes masculins (recherche de la performance, virilité...) et féminins (discrétion...) est souvent intériorisée dès le plus jeune âge. De ce fait, certains garçons peuvent affirmer leur appartenance au genre masculin par des violences verbales (insultes homophobes et sexistes). Sous prétexte de « jeu » et « d’humour » s’ancrent parfois ouvertement des comportements sexistes, induisant une sous-estimation de la victimation. Ces mécanismes génèrent des tensions, voire des violences sexistes souvent minorées par les protagonistes : les adultes, souvent peu formés à ce type de violences, les garçons et les filles qui assimilent nombre de ces violences à un « jeu », et les victimes elles-mêmes. Les témoins, l’entourage ont souvent un seuil de tolérance trop élevé en raison de la banalisation de ces insultes...
... L’orientation et l’identité sexuelles constituent une des causes significatives de harcèlement à l’école. Un élève peut être victime de harcèlement parce qu’il ne correspond pas à l’identité que l’on attend de lui (fille trop masculine, garçon trop efféminé...) sans avoir forcément un lien avec sa réelle orientation sexuelle, ou son identité sexuelle. Les victimes potentielles sont celles qui ne correspondent pas aux stéréotypes et aux normes du masculin et du féminin (garçon ne répondant pas aux attendus de la virilité par exemple, ou fille ne participant pas aux activités dites « féminines »). La banalisation des insultes homophobes, quelle que soit l’orientation sexuelle ou l'identité sexuelle réelle ou supposée des jeunes concernés ne peut être acceptée..."
LA LOI
En vertu de l’article 132-77 du Code pénal, « dans les cas prévus par la loi, les peines encourues pour un crime ou un délit sont aggravées lorsque l'infraction est commise à raison de l'orientation sexuelle de la victime. La circonstance aggravante [...] est constituée lorsque l'infraction est précédée, accompagnée ou suivie de propos, écrits, utilisation d'images ou d'objets ou actes de toute nature portant atteinte à l'honneur ou à la considération de la victime ou d'un groupe de personnes dont fait partie la victime à raison de leur orientation sexuelle vraie ou supposée ». Il convient donc d’être particulièrement vigilant sur ce type de situations dans les établissements scolaires.
La loi n° 2008-496 du 27 mai 2008 relative à la lutte contre les discriminations (modifiée par la loi n°2012-954 du 6/08/2012) précise certaines notions et complète la liste des discriminations interdites.
L’homophobie peut également être réprimée en tant qu’infraction spécifique. Ainsi, la provocation à la haine ou à la violence ou aux discriminations fondées sur l’orientation sexuelle ou l’identité sexuelle est punie d’un an d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.
Les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle ou l’identité sexuelle réelle ou supposée des victimes sont envisagées aux articles 225-1 à 225-4 du Code pénal. Ces discriminations commises par des personnes privées sont punies de trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. La peine encourue est aggravée (5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende) lorsque la discrimination se déroule dans un lieu accueillant du public ou consiste à interdire l’accès à un tel lieu.
https://www.nonauharcelement.education.gouv.fr/wp-content/uploads/2015/12/2015_Guide-Comprendre-pour-agir_-lhomophobie.pdf